L’influence d’une douleur de pied sur l’appareil locomoteur
Non désirée, la douleur est pourtant utile et essentielle à notre survie, permettant un apprentissage de certaines situations et de l’environnement. Phénomène complexe pouvant résulter de différents mécanismes, il n’existe pas une mais plusieurs douleurs. La plus fréquente, la douleur nociceptive étant en cause dans la majorité des douleurs aiguës d’origine traumatique, inflammatoire ou dégénérative. La douleur neuropathique, consécutive à une lésion des nerfs ou à une maladie du système nerveux, telle que la sciatique, le diabète, la douleur fantôme après une amputation. La douleur mixte, à la fois nociceptive et neuropathique, fréquente dans le mal de dos irradiant la jambe ou dans les douleurs cancéreuses. Enfin, la douleur liée à un dysfonctionnement et à une sensibilisation excessive du système nerveux central qui contrôle la douleur. La cause en est méconnue. Elle est d’ailleur la plus complexe et la plus difficile à soulager.
Nous allons principalement nous focaliser sur la douleur nociceptive, étant un signal d’alerte indiquant à notre cerveau que quelque chose d’anormal se passe.
Lorsqu’on se blesse, la douleur est déclenchée par l’excitation des récepteurs.
c'est-à-dire des terminaisons nerveuses spécialisées dans la transmission du message douloureux. Ce message est ensuite transmis au cerveau qui donnera une réponse adaptative.
Permettant par exemple une immobilisation de la zone blessée pour faciliter la guérison. Nous allons donc appliquer ce mécanisme à travers trois cas rencontrés au sein de notre consultation, et en observer les conséquences.
Cas 1: La présence d’un cor sous un point d’appui du pied, notamment la première tête métatarsienne ou l’hallux (gros orteil), entraînera un report de charge latéral sur cette structure, sollicitant de manière excessive les stabilisateurs latéraux de cheville, pouvant conduire à des lésions tendino-musculaires.
Cas 2: La présence d’un ongle incarné suffit à actionner massivement les fléchisseurs de hanche, par absence d’appui lors de la dernière phase de marche (digitigrade), la propulsion des orteils étant instinctivement évitée pour ne pas souffrir de l’appuie douloureux. |
Cas 3:
Le port de chaussures fermées trop courtes comprimant les orteils de manière importante, conduit le pied à s’adapter, sous l’influence du cerveau, par une position latérale (varus).Plus les orteils sont comprimés, plus le pied va se cambrer pour limiter l’inconfort. Il est important de souligner les compensations adaptatives des compartiments articulaires des étages supérieurs (cheville, genou,hanche, dos). |
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En conclusion, il paraît important de mettre en évidence le fait d’analyser et de traiter l’origine de nos maux, à travers le contexte d’une douleur nociceptive, afin d’éloigner toute surcharge compensatrice d’autres structures articulaires et/ou tendino-musculaires. En effet, nous avons pu observer la bienveillance du corps humain, en l'occurrence notre cerveau, du point de vue adaptatif.